Lorsque nous vivons un deuil, une perte, nous sommes alors traversés par une multitude d’expériences émotionnelles. Un deuil peut avoir plusieurs origines : la perte d’un être cher, la perte d’une relation, une rupture affective, la fin d’un projet ou d’un rêve, et même de la perception d’un changement dans notre vie (le fait de déménager et quitter un endroit pour un nouveau par exemple), etc…
Bien sur il n’y a pas de recette magique pour faire face à un deuil, pour traverser les différentes étapes d’un deuil, car la douleur, souvent émotionnellement insupportable, que nous pouvons ressentir, est propre à chacun.
Les étapes du deuil : définition
Le deuil est une expérience unique, intime, mais il y a tout de même des étapes récurrentes à chaque deuil vécu, à chaque choc émotionnel vécu, à chaque moment où nous éprouvons une sidération totale face à une situation lièe à la perte de quelqu’un ou de quelque chose. Des étapes naturelles, voir nécessaires, du deuil, théorisées par la psychiatre suisse Elisabeth Kübler-Ross. Cependant, nous pouvons tous être traversés par de nombreuses émotions intenses suite à un état de sidération, tout comme il est possible de n’avoir aucune réaction face à un deuil : chaque expérience est unique à chacun !
Ce que l’on nomme généralement les étapes du deuil sont des étapes qui précédent notre propre guérison, notre propre reconstruction suite à une perte, à un deuil. Des étapes qui peuvent nous aider à mettre en contexte là où nous en sommes dans notre propre cheminement, processus de deuil. Se guérir d’un deuil, d’un choc émotionnel, est possible ! Mais cela demande de la patience, du temps. Un temps qui varie d’une personne à une autre.
Et comme pour toute guérison, il est important de ne rien ignorer, de ne pas ignorer ce que nous ressentons, et d’écouter et comprendre ce que nous vivons à ce moment-là. Attention toutefois, car ces étapes d’un deuil ne sont juste qu’une référence pour nous aider, pour nous aider à comprendre aussi, et nous aider à nous repérer sur un chemin souvent douloureux. Ces différentes étapes lors d’un deuil ne sont en aucun cas une suite de règles à suivre à lettre !
Aider ceux qui vivent un deuil ou une perte
Même s’il est souvent difficile de savoir quoi faire, quoi dire, envers une personne qui est dans un processus de deuil, nous pouvons toutefois les aider, les accompagner dans leurs guérissons, dans leur cheminement lors d’un deuil.
Rappelons-nous sans cesse que nous sommes des êtres parfaitement imparfaits, et même si nous essayons toujours de faire de notre mieux, parfois nos actions et nos efforts nous semblent insuffisants…
Gardons bien à l’esprit :
- Personne n’est un sauveur : nous ne pouvons pas revenir en arrière, et nous pouvons encore moins ‘’réparé’’ l’autre, guérir l’autre à sa place. Dans un élan de bienveillance, d’offrir de l’espoir, des paroles réconfortantes, d’une intention de soulager l’autre de sa douleur, nous pensons agir bien. Certes notre intention est bonne en pensant sincèrement aider l’autre à ce moment là, mais cette attitude peut donner à l’autre l’impression de ne pas être compris, de ne pas être entendu et compris.
- Ne jamais forcer la volonté de l’autre : nous voulons certainement tellement aider la personne qui vit un deuil, afin qu’elle se sente au mieux le plus rapidement possible, que nous pensons que : plus l’autre exprimera et traitera ses émotions, plus nous l’aidons rapidement. Et ce, sans prêter attention au fait qu’elle n’est peut-être pas encore prête à traiter ses émotions justement. Résultat : cela engendre un obstacle dans le processus de deuil de l’autre.
- Être disponible : c’est le seul moyen de faire comprendre à la personne qui vit un deuil, que nous lui offrons un espace, de la disponibilité, lorsqu’elle le désire, lorsqu’elle se sent prête à parler, à accueillir notre compréhension. Et bien plus important encore, à nous ‘’demander validation’’ sur le fait qu’elle n’est pas encore prête à sa guérison finale.
Les différentes étapes de guérison d’un deuil
1. L’étape du déni
C’est la 1ère étape, celle qui nous aide à minimiser une douleur écrasante face à une perte. L’étape durant laquelle nous essayons de survivre à cette douleur émotionnelle. En effet, il est généralement difficile de croire que nous avons perdu une personne importante dans notre vie (surtout lorsque nous venons de lui parler avec cette personne quelques heures, ou jours, auparavant).
Nous contestons alors la réalité, même si c’est à ce moment-là qu’elle à complétement changer. Il faut donc à notre esprit un certain temps avant de s’adapter à cette nouvelle réalité, à pouvoir se demander comment avancer de nouveau avec cette perte.
Cette étape du déni est une des plus importante car : non seulement nous essayons de nous convaincre que tout ceci n’est pas la réalité, mais en plus, nous essayons de comprendre et d’absorber cette réalité.
2. L’étape de la colère
Pendant que notre esprit s’adapte, à notre rythme unique, à la nouvelle réalité, nous expérimentons et éprouvons un inconfort émotionnel extrême. Pourquoi ? Car en fait, nous avons tellement de choses à gérer intérieurement, que la colère, envers soi, et surtout envers les autres, peut nous sembler être le seul exécutoire émotionnel possible afin d’exprimer nos émotions avec le moins de jugement possible des autres, et de rejet.
Seulement, la colère a tendance à être le 1er sentiment que nous ressentons lorsque nous commençons à nous libérer d’émotions liées à un deuil, à une perte. Et cela peut nous laisser nous sentir isolé dans une expérience qui nous parait incompréhensible, inaccessible, par les autres, dans ces moments où, au contraire, nous pourrions bénéficier d’écoute, de réconfort.
3. L’étape du marchandage
Suite à des moments de colère durant lesquels nous pensons que ce que nous vivons est inaccessible par les autres, nous nous sentons tellement désespérés que nous pouvons êtes prêts à faire presque n’importe quoi pour soulager ou minimiser notre douleur.
C’est à ce stade que nous pouvons être amener à envisager tous les moyens possibles d’éviter la douleur émotionnelle actuelle, ou la douleur émotionnelle que nous anticipons déjà suite à une perte. Que nous mettons toute notre imagination au service de toutes les négociations ou marchandages possibles : ‘’Si cette personne revient, je changerai ma vie’’, ‘’je promets d’être meilleur si cette personne revient’’, etc… Nous revivons alors des moments où nous nous sommes sentis déconnectés de l’autre, ou nous avons pu causer de la douleur à l’autre. C’est à cette étape que nous pensons que si les choses s’étaient déroulées différemment, nous ne serions pas actuellement dans cette réalité aussi émotionnellement douloureuse.
Nous nous adressons alors à quelque chose de plus grand que nous (chacun en fonction de ses croyances) car nous commençons à prendre conscience que nous ne pouvons pas influencer un changement, un résultat différent de la réalité que nous vivons à ce moment-là du deuil. C’est comme un sentiment d’impuissance qui nous amène à négocier, nous donnant le sentiment que nous reprenons le contrôle sur quelque chose qui est tellement hors de contrôle.
4. L’étape de la tristesse, voir de dépression
Dans notre cheminement lors d’un deuil, il arrive un moment où notre imagination se calme, où nous ne tentons plus aucun marchandage, et où nous commençons à regarder la réalité en face, à notre façon, et à notre rythme. L’étape de marchandage nous semble alors irréaliste et inenvisageable.
Nous commençons alors à ressentir plus profondément la perte. Notre panique face à l’impuissance s’estompe. L’évitement de nos émotions nous semble de plus en plus impossible car ce sentiment de perte nous est de plus en plus présent. A ce moment-là, nous avons tendance à nous replier sur nous-mêmes, à nous isoler, à nous mettre en retrait de la société, des autres. Et ce, au fur à et à mesure qu’un sentiment de tristesse grandit en nous. Jusqu’à éventuellement se transformer en un état dépressif.
5. L’étape de l’acceptation avant la reconstruction
C’est la dernière étape du deuil, la dernière marche dans le processus de guérison d’un deuil, d’une perte. Si nous en arrivons à cette étape, ce n’est pas parceque nous ne ressentons plus la douleur émotionnelle de la perte, c’est parceque nous ne résistons plus face à la réalité de la situation et ne cherchons plus à faire de cette réalité, une réalité alternative.
Bien évidement des sentiments de tristesse ou de regret peuvent encore se faire ressentir, mais les stratégies du déni, de la colère, ou encore du marchandage, sont moins susceptibles d’être présentes à ce stade.
Nous acceptons la réalité, et pouvons alors recommencer à nous projeter vers l’avenir. Nous commençons à nous reconstruire intérieurement pour pouvoir construire les jours suivants… Nous sommes au terme de notre processus de guérison du deuil.
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